Budget 2026 : les principales mesures fiscales en faveur du secteur agricole
Temps de lecture : 10 Minutes
Le projet de loi de finances pour 2026 confirme la volonté du gouvernement de soutenir les exploitants agricoles à travers plusieurs dispositifs fiscaux. Trois mesures principales sont à retenir : la prorogation du crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique, la reconduction de la déduction pour épargne de précaution (DEP), et la création d’une nouvelle exonération en cas d’abattage sanitaire.
Ces mesures visent à accompagner les agriculteurs dans un contexte économique incertain, marqué par les aléas climatiques, les crises sanitaires et la hausse des coûts de production.
Prolongation du crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique
Le crédit d’impôt “agriculture biologique”, destiné à encourager les exploitations engagées dans une production plus durable, est maintenu jusqu’en 2027.
Les exploitants dont au moins 40 % du chiffre d’affaires provient d’activités relevant du mode de production biologique peuvent continuer à bénéficier d’un crédit d’impôt annuel de 4 500 euros.
Ce dispositif s’inscrit dans la continuité des politiques publiques visant à favoriser la transition écologique du secteur agricole, tout en soutenant financièrement les exploitations concernées.
Reconduction de la déduction pour épargne de précaution (DEP)
La déduction pour épargne de précaution (DEP), dispositif permettant aux exploitants de constituer une épargne destinée à faire face aux aléas de l’activité, est reconduite jusqu’au 31 décembre 2028.
Ce mécanisme offre la possibilité de déduire du bénéfice imposable certaines sommes, sous réserve qu’une partie soit effectivement épargnée (entre 50 % et 100 %). Les montants mis de côté peuvent ensuite être utilisés dans un délai de dix exercices comptables pour couvrir des dépenses liées à l’exploitation.
Depuis 2024, lorsque les sommes épargnées sont mobilisées pour faire face à un aléa climatique, sanitaire, environnemental ou à une calamité agricole, 30 % des sommes réintégrées au résultat peuvent être exonérées d’impôt sur le revenu, dans la limite de 50 000 euros par exercice. Ce plafond est ajusté pour les GAEC et les EARL imposés à l’impôt sur le revenu, en fonction du nombre d’associés exploitants (dans la limite de quatre).
La DEP reste donc un outil essentiel pour sécuriser la trésorerie des exploitations et lisser la fiscalité sur plusieurs exercices.
Nouvelle exonération en cas d’abattage sanitaire
Le projet de loi de finances pour 2026 introduit une nouvelle mesure en réponse aux demandes récurrentes des éleveurs : une exonération fiscale en cas d’abattage sanitaire d’animaux reproducteurs.
Ce dispositif concernerait les exploitants agricoles, qu’ils soient soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés. Il prévoit une exonération d’impôt sur les plus-values ou sur les profits sur stock réalisés lors de l’abattage, à condition que l’indemnité perçue soit utilisée pour reconstituer le cheptel dans un délai d’un an.
Cette mesure serait applicable pour une durée de trois ans, de 2025 à 2027, et vise à soutenir la reprise rapide de l’activité après un incident sanitaire.
En résumé : Un signal fort en faveur du monde agricole
Ces mesures confirment la volonté des pouvoirs publics de renforcer la stabilité financière des exploitants et d’encourager les pratiques agricoles durables. Elles offrent également des opportunités d’optimisation fiscale que les agriculteurs peuvent mobiliser, avec l’appui de leur expert-comptable, pour anticiper les fluctuations économiques et préserver la pérennité de leur exploitation.